Parole aux fans

Sur les traces des Beatles, entre Londres et Hambourg

Par Sébastien Tremblay

Note : Un album photo, comprenant plus de 125 clichés de ce voyage, est disponible sur la page Facebook de Beatles Québec. Cliquez ici pour voir les photos.

Je rêve de visiter Liverpool, Hambourg et Londres depuis que j’ai découvert l’univers Beatles à l’âge de sept ans, soit il y a maintenant plus de 35 ans (si vous êtes bon en mathématique, vous devinerez donc mon âge, pour les autres, cela donne 42). Voir non seulement la ville mais également les lieux qu’ils ont fréquentés et qui les ont propulsés vers la célébrité. Pour ce voyage, je me suis concentré sur Hambourg et Londres, Liverpool est prévu pour l’an prochain.

Ayant un spectre musical très étendu, c’est le plus gros festival de musique heavy métal du monde qui me ramènera en Europe, le Wacken Open Air. C’est sur un coup de tête suite à la fin du festival de 2022 que l’histoire commence. Rappelez-moi que si j’ai d’autres idées comme celles-là sur un coup de tête, de pousser cela plus loin, cela en vaudra sûrement la peine. Pour ceux et celles qui se questionnent, voyage d’environs 5000$ canadien, incluant hébergement, avion, location d’auto, festival, visites, souvenirs, etc.

SATURDAY, IN THE PARK, SAMEDI DANS LE PARC (29 JUILLET 2023)

On prend le Tube (métro) vers Oxford Circus sur Victoria Line et on marche jusqu’à Marylebone Station, près de là. On entre dans la gare, on croise alors M. Richard Porter qui regarde avec attention mon chandail de la tournée Canadienne de Paul, on le rejoindra ensuite dehors.

LA MARCHE IN MY LIFE

Départ : Bakerloo Line – Station de métro / train Marylebone (extérieur) (Harewood Row) les mardis et samedis à 11h.
Coût : 15 £ (25,75 $ Canadiens) payables en argent ou par carte sur place
Réservation : https://beatlesinlondon.com/#publictours

La marche incluant:

  • La visite de la station Marylebone et la rue adjacente, Boston Place (tournage des scènes du début du film « A Hard Day’s Night » quand ils courent dans la rue et dans la station de train (Melcombe Place);
  • Le Old Marylebone Town Hall, mariage de Paul & Linda, Paul & Nancy, Ringo & Barbara, (97-113 Marylebone Road);
  • Appartement de Ringo, puis de John et Yoko, Paul, Jimi Hendrix… (34 Montagu Square);
  • Emplacement de la boutique Apple en 1967/1968 (94 Baker Street);
  • La résidence de Jane et Peter Asher, où Paul a écrit Yesterday (entre autres) (57 Wimpole Street);
  • Roger Pope & Partners, Independent Opticians (46 New Cavendish Street), la lunetterie où Paul achètera les lunettes qui serviront aux sessions photos de Revolver;
  • La ruelle par laquelle Paul se sauvait des fans par les toits et gouttières est sur Brownins Mews, tout juste à côté de la lunetterie (donc derrière le 57 Wimpole Street);
  • Le restaurant Indien (Daylesford Organic Farmshop and Café) qui a servi pour le tournage du film « Help ! » (8 Blandford Street);
  • Terminant le tout avec un tour de deux stations de Tube vers St-John’s Wood, suivi d’un deux minutes de marche vers latraverse d’Abbey Road et les studios du même nom (3 Abbey Road).
Sébastien Tremblay durant la première marche avec M. Porter

Impressions personnelles :
La station Marylebone est immense, de voir la rue où ils courent au début de leur premier film, de voir l’intérieur de la station et se faire pointer où étaient les bancs, les téléphones … donne des frissons. De s’imaginer les fans en pleurs dans les marches à la sortie de Paul et Linda lors de leur mariage De voir l’appartement sur Montagu Square et de prendre des photos devant la porte … De voir la boutique sur Baker Street, que j’imaginais plus haute, plus imposante, d’imaginer la fresque… De voir par où Paul se sauvait de sa chambre par les toits des maisons voisines sur Wimpole Street … et la ruelle par laquelle il passait souvent en descendant les gouttières (Brownins Mews) De voir les Studios Abbey Road pour la première fois au détour de Grove End … dur de décrire le feeling ! Cela en vaut le prix !

Un ami fait la marche avec moi, je lui demande donc de me prendre en photo traversant le fameux passage clouté. Allez- retour … J’écoute ensuite M. Porter qui une fois devant les studios, alors que les gens de la marche se sont de nouveau réunis autour de lui (environs dix), continue ses explications. Des gens qui n’étaient pas de la marche viennent écouter aussi. Il n’hésite pas une seconde à leur dire qu’il donne des explications pour nous, qui avons payé, ce qui fait partir ces
gens.

Une boutique souvenir est située à la porte juste à côté des studios (5 Abbey Road / https://shop.abbeyroad.com). Les photos et vidéos à l’intérieur sont strictement interdites. J’y achète quelques souvenirs, il y a tellement de belles choses mais, en pounds c’est plutôt cher, donc je limite mes grands élans de dépenses.

Un graffiti (plusieurs) pour Beatles Québec, pour moi aussi, sur le mur devant le studio, c’est encouragé sur le site Internet des Studios… j’ai donc mon crayon feutre acheté exprès pour cela (!) avant de partir. Quelques photos pour le site web du fan club. J’ai un graffiti qui stipule : BeatlesQuébec.ca, 30 ans de passion – ST 2024 – Since 1994 (je sais, j’aurais pu écrire depuis…). Je prends un peu d’avance, mais comme on va fêter les 30 ans du fan club l’an prochain, la photo sera à jour pour quelque temps encore (!) Des moments magiques.

ENTREVUE AVEC RICHARD PORTER

Je repars ensuite vers la station St-John’s Wood, non sans retraverser une fois de plus et prendre quelques photos avec M. Porter devant les studios.

Discussion avec M. Porter une fois de retour à son café, le Beatles Café Helter Skelter (Wellington Road, à même la station du Tube de St-John’s Wood), j’en profite pour m’en acheter un (café) ainsi que quelques souvenirs à la boutique. Je lui fais signer son livre et je lui pose quelques questions dont voici la transcription. « S » seront mes questions et interventions, « R » seront les réponses et interventions de M. Porter;

Sébastien Tremblay : Donc bonjour M. Porter, merci de répondre à mes questions. Premièrement qu’est-ce qui vous a
motivé à entreprendre des marches guidées dans Londres ayant pour thème les Beatles ?

Richard Porter : Je suis un fan des Beatles depuis que j’ai 13 ans. Étant jeune, j’avais habitude de rencontrer Paul McCartney, c’était plus simple dans les années 1980 tu sais. Ensuite, j’ai fondé le London Beatles Fan Club en 1988. C’était pour des rassemblements sociaux. On a commencé à produire des magazines un an plus tard ou quelque chose du genre. Durant cette période, j’ai vu une publicité de quelqu’un qui faisait des tours Beatles, je suis donc allé sur ce tour.

En discutant avec la personne qui animait la marche, je me suis fait dire que j’en connaissais plus que la personne qui faisait la marche ! Le gars était vraiment impressionné ! Il m’a donc demandé si je voulais animer la marche moi-même ! J’ai dit WOW !

Je travaillais dans une banque à ce moment-là. Ce n’était pas du tout un endroit pour moi. Complètement par hasard, ma femme et moi avons fait une marche ayant pour thème Charles Dickens et l’animateur d’une compagnie s’appelant London Walks m’a reconnu au travers de tous ces gens et m’a dit : « Faites l’animation pour nous ! » haha. C’était en 1992 et c’est ce que je fais depuis. C’est un emploi à temps plein.

S : Vous faites des marches quoi, deux, trois fois semaine ?
R : Au minimum cinq. Ajoutant à cela des tours privés, peut-être huit fois semaine. Je suis très occupé.

S : Je sais que vous avez rencontré Paul, vous avez également rencontré George Martin…
R : En effet, j’ai rencontré George Martin, j’ai également rencontré George et Ringo. Paul est celui que j’ai rencontré le plus souvent, le plus accessible à Londres.

S : Il est peut-être en ville aujourd’hui, car il était à Liverpool hier pour la graduation d’élèves à LIPA (Liverpool Institute for Performing Arts, école qu’il a fondée en 1996)
R : Il pourrait y être, il pourrait être à Londres. On ne sait jamais ! Il a un endroit où habiter à Liverpool, il y est peutêtre. C’est un homme occupé !

S : Pour le London Beatles Fan club, ce fut fondé en …?
R : En 1988, nous avons produit des magazines en 1989, pendant environ 11 ans.

S : D’ailleurs, Beatles Québec (le Réseau Québécois des Amis des Beatles (RQAB) à l’époque) avait collaboré avec un ou des articles dans votre magazine à l’époque.
R : Oui, je me souviens, en effet.
R : J’ai dû arrêter, car ma femme était atteinte d’un cancer du sein à l’époque.

S : Elle est rétablie maintenant?
R : Elle est décédée malheureusement.

S : Oh ! Mes sympathies.
R : Merci, à la suite de son décès, nous avons lancé le dernier numéro du magazine.

S : Ce n’est pas simple actuellement pour les fan clubs.
R : Je parle actuellement avec quelques personnes regardant la possibilité de lancer un nouveau fan club. Nous verrons, ce n’est pas facile. Il n’y a plus grand-chose d’imprimé, tout est en ligne maintenant.

S : Nous avons fait la transition de notre côté pour l’internet autour de 2016 ou 2017. Avant, nous avions un abonnement annuel payant, quatre magazines par année, un aux trois mois. Mais avec Internet, nous écrivions sur des nouvelles qui étaient non seulement passées, mais que le fan pouvait trouver facilement et rapidement par lui-même. Nous étions donc en retard sur la nouvelle. Avec Internet, il est possible d’avoir la nouvelle d’il y a quelques minutes. Nous avons donc changé cela pour avoir des articles en ligne.

S : Vous connaissez M. Gilles Valiquette, un très grand fan des Beatles et un artiste québécois connu, il a écrit un livre sur les parutions canadiennes des albums des Beatles …
R : Oh oui, je le replace maintenant.

S : C’est un membre du fan club et il écrit également des articles très intéressants pour nous. Donc, nous essayons de continuer d’avoir des gens qui viennent dans nos événements … Quand Paul lance un album, qu’il y a des rééditions d’albums, on essaie de faire quelque chose et d’avoir un rassemblement de fans pour avoir du plaisir avec nous. Ce n’est pas toujours facile mais nous persévérons. Nous fêterons nos 30 ans l’an prochain.
S : Vous habitez à Londres?

R : Oui, j’habite aux alentours de Wembley, tout près d’ici.

S : Donc, vous vous promenez dans votre quartier.
R : Je m’occupe également du London Beatles Store (231-233 Baker Street), ce qui fait beaucoup avec les marches qui occupent beaucoup de mon temps. Je travaille environ 60 heures semaine. Huit jours semaine (Eight Day’s A Week).

S : Avez-vous rencontré d’autres artistes ou seulement les Beatles?
R : Ouais, j’ai eu Tony Sheridan sur une de mes marches. C’était bien, il était très gentil. Il y a une marche en Allemagne également, il habitait en Allemagne.

S : Je vais en Allemagne, à Hambourg, nous y serons lundi. J’ai lu sur une marche à Hambourg justement.
R : Ouais, Stéphanie Hempel, à Hambourg, elle est bonne. Quand j’ai écrit mon livre (https://beatlesfab4cities.com/), nous sommes allés à Hambourg pour faire de la recherche sur le terrain.

S : Ma prochaine destination est Liverpool. Nous avons quelques jours à Londres et Hambourg, je prévois revenir l’an prochain.
R : Mon livre, Fabfourcities, est en vente d’ailleurs à l’exposition de Paul McCartney à la National Portrait Gallery, ils ont une boutique spéciale juste pour l’exposition. Je suis allé la semaine dernière et cela a fait : WOW, ils vendent mon livre, j’en suis heureux.

S : Quand je reviendrai à Londres le 6 août, j’irai à l’exposition le matin. Je visiterai les Studios Abbey Road le soir. Ce sera une belle finalité pour mon voyage.
R : Oui, c’est une belle exposition. Il y a beaucoup de choses Beatles en préparation. Il y a la nouvelle chanson qui est intéressante.

S: Oh oui, Now and then, on attend cela.
R: Ils parlent de retravailler le projet Anthology, d’avoir un quinze heures de plus et de présenter le tout sur Disney Plus, selon mes sources.

S : Tout comme Get Back, qui à mon avis était trop court. Haha ce sera toujours trop court. Il serait bien d’avoir le concert sur le toit en entier sans l’intervention des gens dans la rue mais que des prises de vue du concert, comme ce fut présenté dans les cinémas.
R : Oui, tout comme le spectacle du Shea Stadium qu’ils ont présenté dans les cinémas à la fin des présentations de Eight Day’s A Week (Ron Howard, 2016)

S : Effectivement, cela n’a jamais été mis sur DVD ou Blu-ray…
R : Il serait bien que cela soit sur support avant qu’ils (Paul et Ringo) tu sais … ils ne rajeunissent pas !

S : Cela serait bien, il reste encore beaucoup de choses qui pourraient voir le jour.
R : J’ai entendu qu’ils travaillaient sur les « Hamburg Tapes » (enregistrements d’Hambourg) du Star Club

S : Ce sera…c’est ce que je vais visiter dans les prochains jours.
R : Si tu as la chance, va faire un tour au pub de Gibson Kemp à Hambourg, je ne me rappelle pas du nom précis mais par recherche tu retrouveras sûrement.

S : Il y a le musée Volkswagen aussi où est exposée la Volkswagen Beetle blanche de la pochette d’Abbey Road.
R : Ce n’est pas à Hambourg, remarque.

S : Nous louons une voiture, nous verrons si nous avons le temps.
S : Je vais chercher pour acheter une basse Höfner à Hambourg… haha même si je suis plus un fan de l’époque
Rickenbacker, cela reste la « Beatles Bass ».
R : Oh, tu es un joueur de basse?

S : Jadis, malheureusement, un gaucher en plus.
R : Ma fille joue de la basse, c’est l’artiste de la famille. Elle a joué l’autre jour sur un des pianos dans le Studio 2 d’Abbey Road.

S : La chanceuse ! J’ai hâte d’être à l’intérieur.
R : J’y suis allé quelques fois, c’est toujours spécial. Bonne visite !

S : Merci et merci pour votre temps, au plaisir de se revoir demain !

Avant de partir, je lui ai serré la main et remis une copie des deux albums de Beatles Québec en souvenir et en guise de remerciements.

CAVENDISH AVENUE

En quittant M. Porter, on se dirige vers Cavendish Avenue… le 7 plus précisément, la résidence de Paul. Tout près de la station de St-John’s Wood, Circus Road est une rue plus au sud et Cavendish Avenue y est presque au centre. Distance des studios Abbey Road (plus à l’ouest) : moins de 10 minutes avec un bon pas. Le portail est malheureusement fermé… mais il y a une sonnette.
Someone’s knockin’ at the door, somebody’s ringin’ the bell… do me a favor, open the door and let ’em in ! (Quelqu’un
frappe à la porte, quelqu’un sonne à la porte, fais-moi une faveur, ouvre la porte et laisse-les entrer!) – (Paul McCartney &
Wings – Let ‘Em In sur Wings at the Speed of Sound (1976))

J’ai donc pris la chance de sonner et frapper… (bien entendu, malheureusement, sans réponse, mais j’aurais chanté la
chanson, en avoir eu une :D) J’ai pris quelques photos et on a repris le métro.

YOU AND ME SUNDAY DRIVING (TOI ET MOI CONDUISANT LE DIMANCHE) – 30 JUILLET 2023

On prend le train de Gatwick vers London Victoria, on prend le tube jusqu’à Tottenham Court Road.

LA MARCHE MAGICAL MYSTERY TOUR

Départ : Northern Line ou Central – Station Tottenham Court Road (Sortie 1, rencontre à l’extérieur. À faire attention, il y a plusieurs sorties) (Oxford Street) les mercredis 14h, jeudis et dimanches à 11h
Durée : Deux heures
Coût : 15 £ (25,75 $ Canadiens) payables en argent ou par carte sur place Réservation : https://beatlesinlondon.com/#publictours
Marche incluant :

  • Radha Krishna Temple / Govinda’s Pure Vegetarian Restaurant (9 Soho Street)
  • Bureau de MPL (McCartney Production Limited) de Londres (1, Soho Square) (Il y a également un bureau MPL à New York, pour information – MPL New York: 41, 54th Street)
  • Les Studios Trident (enregistrement de Hey Jude, entre autres) (17 St-Anne’s Court)
  • Entrée de la toilette des hommes de « Not only but also » (John Lennon) (Broadwick Street, coin Hopkins Street)
  • Bureau de Brian Epstein (6 Argyll Street)
  • The London Palladium (8 Argyll Street) (Naissance de la Beatlemania)
  • Carnaby Street et la boutique des Rolling Stones (9 Carnaby Street)
  • Dernier concert des Beatles, bureau d’Apple Corps (3 Savile Row)
  • Indica Gallery (6 Masons Yard) Galerie d’art où John a rencontré Yoko
  • The Scotch of St James (13 Masons Yard) Pub branché des années 1960

Terminant le tout avec un tour de trois stations de Tube de Green Park (Jubilee Line) vers St-John’s Wood, suivi d’un deux minutes de marche vers la traverse d’Abbey Road et les studios du même nom (3 Abbey Road).

Fait à noter, l’accès au Tube peut se faire avec une carte achetée pour le passage, une carte de guichet ou de crédit utilisant la fonction de paiement sans contact. Une carte par personne, taper pour entrer, taper la même carte pour sortir.

Impressions personnelles :
Les bureaux de MPL, même si les fenêtres sont bouchées par de grands tissus, restent quelque chose à voir. Une belle bâtisse qui semble un peu délaissée lors de mon passage. Les Studios Trident, même s’ils ont changé de vocation depuis, savoir tout ce qui y fut enregistré… Wow! Le London Palladium, endroit mythique et d’importance … Apparition au Val Parnell’s Sunday Night At The London Palladium, le 13 octobre 1963. Émission britannique qui attirait plus de 15 millions de personnes. Les médias décrivirent leur passage comme étant la Beatlemania. La boutique des Rolling Stones (avec la marche je n’ai pas eu le temps d’y entrer et je m’étais promis d’y retourner, ce que je n’ai pas eu le temps de faire), sera pour l’an prochain. The Scotch of St James, boîte de nuit où traînaient beaucoup d’artistes influents des années 1960 … En retournant vers le Tube, il y a une fresque représentant Yoko Ono et une échelle, la fameuse histoire de la loupe pendante avec le ”YES” (oui) écrit au plafond. Descendant les escaliers roulants, je chante ”Press” en repensant au clip avec Paul dans le tube. L’endroit qui m’a marqué le plus après Abbey Road Studios et la traverse avec toute l’histoire qu’on lui connaît (le dessin de Paul, les six photos, la rue barrée…) reste le 3 Savile Row. De voir la distance avec le poste de police juste au coin de la rue (27 Savile Row), de voir l’endroit que je n’imaginais pas comme cela vu du sol, le quartier Mayfair, de réentendre dans
ma tête le fameux concert sur le toit du 30 janvier 1969. Prendre une photo devant la porte… Rencontrer des Québécois (salutations à Martin Benoît et sa conjointe) pendant la marche et leur faire découvrir Beatles Québec.

WILLKOMMEN BEI HAMBURG (BIENVENUE À HAMBOURG)

On prend l’auto que nous avons louée et on descend vers le port, question d’aller s’imprégner de la ville d’Hambourg un peu. Stationnement près du port (busparkplatz). Visite au Hard Rock Café qui est tout près. (Bei den St. Pauli-Landungsbrücken 5), achat de petits souvenirs, photos d’artéfacts Beatles… Stéphanie Hempel étant malheureusement hors de la ville lors de mon passage, je fais donc ma propre tournée.

Dans le quartier, je constate que tout n’est qu’à quelques pas. Le Kaizerkeller, ouvert par Bruno Koschmider le 14 octobre 1959, est le plus ancien et le grand club d’Hambourg. Situé au Große Freiheit (Grande liberté) 36, l’endroit est bien de jour, mais cela a une tout autre allure le soir/la nuit. Je prends quelques photos du quartier et de la rue. Le Star Club qui était originalement (car détruit par un incendie en 1987) au Große Freiheit 39 (en face du Kaizerkeller (!)).

Je croise des bars de danseuses au travers de bars latinos, un karaoké érotique (?!?) pour me rediriger vers Beatles Platz, au croisement de Reeperbahn de Große Freiheit. J’y reconnais les silhouettes de John, Paul, George, Pete Best (ou Ringo…) et un peu plus loin à l’écart, Stuart Sutcliffe, sur un pavé noir rappelant un disque vinyle d’un diamètre de 29 mètres (dont je vous laisse calculer le nombre de tours).

Le Kaizerkeller, endroit où les Beatles ont joué 56 nuits consécutives, du 4 octobre au 30 novembre 1960. Ils partageaient la scène avec un autre groupe de Liverpool, Rory Storm and the Hurricanes, groupe duquel faisait partie Richard Starkey (Ringo Starr).

Apprenant le 1er novembre que leur résidence au Kaizerkeller était terminée, Bruno Koschminder était furieux d’apprendre que les Beatles avaient établi un accord verbal pour jouer au club rival, le Top Ten Club, propriété de Peter Eckhorn. Malgré cela, ils joueront jusqu’à la fin du mois de novembre. George Harrison, âgé de 17 ans à l’époque, fut déporté le 21 novembre 1960, étant trop jeune pour travailler dans un bar. Les gars vont faire quelques soirs sans lui, jusqu’à l’arrestation de Pete Best et de Paul McCartney. Il faisait noir dans le Bambi Kino. Ils ont donc mis le feu à un condom attaché à un clou. Pour seul dommage, une trace de suie sur le mur. Bruno Koschminder a alors dit à la police qu’ils avaient voulu mettre le feu au cinéma. Paul McCartney répondra qu’ils n’auraient pas pu brûler la place même avec un gallon de pétrole, c’était fait de pierre. Pete et Paul passeront la nuit en prison avant d’être déportés le lendemain.

En face du Kaizerkeller était situé le Star Club. Ils y feront trois résidences. Le groupe y jouera du 13 avril 1962 pour 48 nuits, jusqu’au 31 mai 1962 un total de 172 heures sur sept semaines. Ils n’auront que le Vendredi saint, le 20 avril, comme congé. Ils y retourneront du 1er au 14 novembre 1962, cette fois-là avec Ringo Starr remplaçant Pete Best. Ils auront une troisième résidence, du 18 au 31 décembre 1962 et une portion de spectacle sera enregistrée pour être lancée en 1977 sur album.

L’Indra Club, au Große Freiheit 64, est tout près du Kaiserkeller et du Star Club. Les Beatles y joueront 48 soirs consécutifs. Le premier soir fut le 17 août 1960, terminant le 3 octobre 1960. Le club appartenait à Bruno Koschminder, également propriétaire du Kaizerkeller. Ils étaient payés (2.50£ ou 4,28 $ CA au taux d’aujourd’hui) par personne, par soir. Ils étaient payés tous les jeudis. Allan Williams (leur gérant de l’époque) recevait quant à lui une commission de 10£ (17,13 $ CA) par semaine.

Le Kemp’s Mittelweg n’est pas très loin non plus (15 minutes de marche du Kaiserkeller, au Mittelweg 27). Un pub aux allures britanniques appartenant à Gibson Kemp, le batteur qui a remplacé Ringo Starr avec Rory Storm and The Hurricanes lors de son départ. Il était marié à une certaine Astrid Kirchherr, célèbre photographe et amie des Beatles qui les photographia lors de leurs temps à Hambourg. On lui doit aussi la célèbre coupe de cheveux caractéristique des quatre garçons dans le vent.

Musik Rotthoff, (12 minutes de marche du Kaizerkeller), Neuer Pferdemarkt 30-31, le magasin de musique où Paul a acheté sa fameuse première basse Höfner, la « Beatles Bass ». Le magasin est situé à la même adresse que l’hôtel Pacific, où les Beatles ont logé pendant deux semaines consécutives en décembre de 1962. Le tout est situé à deux pas du quartier Heiligengeistfeld, où Astrid Kirchherr a pris ses fameuses photos de fête foraine des garçons.

Le Bambi Kino (Bambi-Filmkunsttheater, 33 Paul-Roosen Straße), appartenant également à Bruno Koschminder, le cinéma où les Beatles couchaient couverts de drapeaux britanniques alors qu’ils jouaient à l’Indra Club. Sans chauffage, dormant sur des lits de camps, tout près des toilettes. Le cinéma fermera en 1962 pour faire place à des appartements.

Un arrêt dans un magasin de musique (le propriétaire était vraiment sympathique) le Freiheit & Roosen (Kleine Freigeit 80) où j’ai acheté une copie Odéon (allemande) de « With The Beatles ».

La fameuse porte devant laquelle John s’est fait prendre en photo (devant de son album « Rock ‘n’ Roll » (Wohlwillstraße 22) le Jäger-Passage est maintenant un immeuble résidentiel et l’accès est privé. Clin d’œil à John à l’aéroport d’Hambourg avant de repartir…

  • In Liverpool bin ich aufgewachsen, in Hamburg bin ich erwachsen geworden. – John Lennon
  • I was born in Liverpool, I became an adult in Hamburg. – John Lennon
  • Je suis né à Liverpool, je suis devenu un adulte à Hambourg. – John Lennon
  • Moin (Bonjour pour les Allemands du nord) Hambourg, Moin John !


WELCOME BACK TO LONDON, SIR (BON RETOUR À LONDRES, MONSIEUR)

La chance d’une vie … je suis en Europe pendant qu’Abbey Road Studios ouvre ses portes au public et je vais manquer cela ? OH NON ! J’achète mon billet (150 £… 260$ CA au moment de l’achat), un rêve n’a pas de prix ! Je trouve un vol avec British Airways qui me ramène à Londres le dimanche matin (même si je perds mon vol de retour du lundi avec EasyJet, cela en vaudra le prix).

De retour à Londres, je dépose mes bagages et je reprends le tube pour l’exposition de Paul; Paul McCartney – Photographs 1963-64 : Eyes of the storm. La visite des studios étant en soirée. L’exposition comporte beaucoup de pièces, de superbes photographies prises par Paul ou de lui par son appareil en pleine Beatlemania. Elles sont reproduites directement des négatifs de M. McCartney. Les textes accompagnant les images sont intéressants, l’exposition m’a pris environ une heure à visiter. Il y a quelques vidéos, l’entrevue à l’aéroport JFK de New York à leur arrivée, le Ed Sullivan Show

Sortie obligatoire (non, mais pour moi, oui) par la boutique souvenir de l’exposition où je me ramasse un macaron et quatre signets, un pour chaque Beatle. C’est quand même dispendieux, alors je me limite sur ce que je vais acheter car il y a plein de beaux produits.


Je cherche ensuite le Hard Rock Café original, le tout premier : https://www.hardrock.com/our-history.aspx. Je marche donc la boutique du Hard Rock question d’acheter quelques souvenirs et visiter « The Vault » (la voûte) avec le guide Ash, dont mon amie Allison Pomerleau m’a parlé. Super intéressant, de belles pièces d’histoire de la musique. Je me fais photographier par Ash sur un banc sur lequel Ringo s’est assis, (Peace and love, Peace and love, imitant Ringo), Aerosmith ainsi que plusieurs autres. Au restaurant, (150 Old Park Lane), de l’autre côté de la rue, il n’y a plus de file d’attente pour une table, mais c’est pas mal plein. Je décide donc de ne prendre qu’une bière à cet endroit mythique.

Fondé en 1971 par deux Américains qui voyaient beaucoup d’artistes, habitués de la place, s’y asseoir. Beaucoup d’artéfacts du rock, dont la guitare qu’Eric Clapton, une Fender Lead II rouge, demanda à la faire installer au-dessus de sa table pour réserver sa place préférée, en 1979. Pete Townshend des Who voyant cela, donna également une de ses guitares avec la note « Mine’s as good as his – Love, Pete » (Ma guitare est aussi bonne que la sienne – Amour, Pete) et le reste est de l’histoire, Hard Rock Café compte 165 restaurants, 24 hôtels et 11 casinos à travers le monde … avec plus de 80 000 items. Tout est originaire d’une guitare, celle de Clapton.

Ash indiquait lors de la visite de la voûte, que Brian Epstein habitait tout près, au 24 Chapel Street. Douze minutes à pied. C’est donc la prochaine place où j’irai. C’est également l’endroit où il est retrouvé mort, le 27 août en 1967, dans sa chambre, barrée.


A/B ROAD

J’ai eu une superbe journée seul dans la capitale britannique et je vais visiter des studios mythiques qui ont vu de grands orchestres, de grands chanteurs et de randes chanteuses, des groupes comme The Beatles, Pink Floyd, Oasis, Adele … des musiques de films comme Star Wars (La Guerre des Étoiles), le Seigneur des nneaux … J’ai les jambes molles. Je dois traverser la rue pour me rendre au studio mais, quant à traverser, je ne traverserai pas Abbey Road n’importe où… (vous me voyez venir?). Traversant la rue en regardant bien des deux côtés (il y a BEAUCOUP de circulation dans ce coin de la vile, Paul lui-même a failli se faire renverser plus tôt cette année par une voiture qui ne regardait visiblement pas où elle allait ni vu qui traversait. Je fais la file à l’extérieur du stationnement. Le portail est ouvert et des gens attendent pour entrer. Une petite affiche mentionne que le stationnement n’est pas ouvert au public. J’ai en main mon précieux billet. Une fois le portail passé, je reçois un chaleureux accueil d’un portier à l’accent anglais charmant, qui vérifie et scanne mon billet. Un autre homme sous un abri temporaire installé dans le stationnement échange mon billet contre une belle petite plaque plastifiée avec le nom de l’événement, Step Inside Abbey Road (une marche à l’intérieur d’Abbey Road). C’est de plus en plus réel !


Les règles nous ont été envoyées par courriel la veille; pas de gros sac, il n’y a pas de place pour les laisser. Il y aura nourriture et rafraîchissements à vendre sur place. Pas de photos ou de vidéos SAUF dans le Studio 2 (le plus intéressant à mon avis); la règle s’applique aussi aux corridors. Ils insistent et des gens pour faire la sécurité, il y en a, ils ont le sourire mais on nous fait vite comprendre que cela ne sera pas toléré de tenter de déroger à la règle. Un troisième homme est à la fin de la foule, avant d’entrer. J’ai rapidement compris qu’il prenait des photos des gens dans les escaliers, sous la porte, derrière la porte, en entrant, en sortant … sur les mains (bref, selon la pause voulue). Je lui tends alors mon cellulaire et profite de la chance pour me faire prendre en photo devant cette porte, car autrement je n’aurais pas accès à m’en approcher. Je ressens déjà la chance que je me suis payée. J’ai les jambes molles. J’entre en faisant une courte vidéo. L’entrée est sur la droite. Il y a devant nous un grand bureau d’accueil avec un tas de télés diffusant les images des caméras des corridors, des studios, de l’extérieur … Sur la droite, une feuille de musique encadrée avec une vitre. Les notes de Yesterday, signées par George Martin. Sur le mur gauche, tout plein de petites épinglettes avec des noms d’artistes. À la gauche du bureau d’accueil, un local avec un splendide bureau. On passe une porte vers un corridor, sur ma droite un petit local où l’on vend de la nourriture, de l’eau et de l’alcool. Une bière dans les studios Abbey Road ? Oui, s’il-vous-plait ! Paiement par carte, j’ai donc Abbey Road Studios sur mon relevé de carte !

Continuant dans le corridor, la porte du fabuleux Studio 1. C’est gigantesque, mais on nous refuse l’accès, il y aura session le lendemain. Je continue d’avancer. Salle de bain des hommes, des femmes, un placard. Un peu plus loin sur la droite, un escalier qui monte et descend. En face, un corridor avec des gens nous invitant à descendre. Il y a des photos noir et blanc encadrées tout au long du parcours et dans l’escalier. Escalier, palier, escalier. Arrivant en bas, sur la gauche, une cafétéria, à côté, une cuisine. On nous invite à aller vers la droite. En face, le Studio 3. Encore une fois, monté pour une session, on ne nous laisse pas entrer. Sur la droite, une belle petite affiche rouge avec écriture blanche, Abbey Road Studio 2 ! Les photos et vidéos sont de nouveau permises.

J’absorbe tout ce que je peux. On fait jouer Skyfall à mon arrivée, chantée par Adele et enregistrée dans le Studio 1 pour la trame sonore du film de James Bond du même nom (2012), Soit dit en passant, cette pièce est la première chanson de James Bond à gagner l’Academy Award for best original song (le prix de l’Académie pour meilleure chanson originale). Je regarde partout, je respire et écoute, je ne peux pas toucher à grand-chose mais bon, c’est de bonne guerre. Mes sens sont très sollicités.

Un homme est au pied des fameux escaliers menant au 2e étage et la salle de contrôle avec la si belle console. Il prend les gens qui désirent monter, en photo. Je prends quelques vidéos, des photos des instruments présents, des textes, je me dis que je ne remettrai pas les pieds dans ce superbe studio demain matin alors autant en prendre plus que moins. Je monte, tend mon téléphone au gentil monsieur. Il me trouve trop sérieux. Je suis tellement absorbé que je ne pensais même pas à sourire. Je sors donc un sourire, reprend mon téléphone et continue de monter pour ouvrir la porte.

L’accès pour redescendre sera par où nous sommes descendus tout à l’heure, rejoignant l’escalier par un corridor. Photos de la console, vidéo de l’environnement, de la vue du studio via la vitre où George Martin et autres ingénieurs de son, artistes, ont dû regarder tellement souvent … Un ingénieur de son présent nous explique que la salle est maintenant plus grande, parce qu’à l’époque les équipements d’enregistrements prenaient la moitié de la pièce qui était séparée par un mur pour se soustraire aux bruits des bobines.

Je redescends, une conférence sur l’histoire des studios (qui, elle, ne pourra pas être filmée ou photographiée malheureusement) est présentée par Kevin Ryan et Brian Kehew. Appuyés de photos et de vidéos d’archives, ils racontent l’histoire de ce fameux studio de 1929 à aujourd’hui. C’est vraiment très intéressant. Visite éclair dans la fameuse salle d’écho, je prends une photo, mais comme il y a toujours quelqu’un, je suis incapable de prendre une photo sans personne dedans. Bref, j’en prends une quand même, je remonte par l’escalier du studio. Je demande à quelqu’un s’il veut bien me prendre en photo assis devant la console. Il accepte avec joie, je lui rends le service par la suite.

Sébastien Tremblay devant la célèbre console des studios Abbey Road, à Londres

Je quitte les studios, repasse une fois de plus sur cette fameuse traverse de rue. Avant de retourner au Airbnb, je vais faire de nouveau un tour jusqu’à Circus Road, puis Cavendish Avenue. Le portail est toujours fermé, de la lumière mais pas beaucoup de signe de vie. J’aurais peut-être dû appeler Paul avant de passer (…) Je retente de cogner et sonner. Toujours pas de réponse. Je quitte donc, concluant ainsi la partie ”Beatles” de mon périple en Angleterre et en Allemagne. La suite, fort probablement l’an prochain avec une visite à Liverpool pour continuer de marcher dans leurs pas. Si vous avez des questions, n’hésitez pas ! On travaille pour nos rêves …

“The power belongs to those who believe in beauty of their dreams!”
(Le pouvoir appartient à ceux qui croient en la beauté de leurs rêves)
 Eleanor Roosevelt (July 4, 1957)

“You may say I’m a dreamer… but I’m not the only one!”
(Vous pouvez dire que je suis un rêveur, mais je ne suis pas le seul !)
 John Lennon, Imagine (1971)

Note : Un album photo, comprenant plus de 125 clichés de ce voyage, est disponible sur la page Facebook de Beatles Québec. Cliquez ici pour voir les photos.

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  • Article publié en novembre 2023
  • Rédaction: Sébastien Tremblay
  • Révision: M. Richard Baillargeon et M. Alain Lacasse
  • Montage infographique: M. Lionel Rochette

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