Chroniques

La discographie canadienne des Beatles d’après les étiquettes de disque

Par M. Gilles Valiquette

Gilles Valiquette poursuit sa série d’articles faisant le point sur la discographie canadienne des Beatles. Analystes et collectionneurs avertis accordent une importance accrue ainsi qu’une valeur bonifiée aux disques ayant été produits alors que les Beatles étaient actifs. Bien que certains disques affichent les années d’enregistrement relatives au droit d’auteur (copyright), leur date de fabrication n’est presque jamais clairement indiquée. Cela dit, cette série de chroniques fait état des détails permettant de situer dans le temps les différentes éditions des parutions du groupe au Canada.

Notez que certains codes d’identification ont été révisés. Le lecteur est appelé à contribuer via l’adresse courriel sitegv@sympatico.ca . L’auteur a publié un ouvrage sur le sujet intitulé « C’est fou mais c’est tout – Parcours discographique des Beatles au Canada » aux Éditions de l’homme.

LES 45 TOURS : (3e) ÉDITION 1965

LABEL TOURBILLON VERT-PISTACHE/VERT-LIME – FABRICATION COMPO

Si la filiale canadienne de la maison de disques Capitol a choisi de soutenir le dossier des Beatles dès le départ à l’automne 1962, ce fut différent aux États-Unis. Déjà dans la quarantaine avancée, Dave Dexter Jr., directeur de l’International chez Capitol USA, détestait le son de l’harmonica (un des atouts des premiers enregistrements des Beatles) et comme la majorité des intervenants du domaine à l’époque, ne voyait pas comment des artistes britanniques, aussi bons sont-ils, pourraient intéresser un auditoire américain. En conséquence, le dossier des Beatles (et celui de Frank Ifield) a été cédé à la maison Vee-Jay de Chicago au début de 1963 via l’agence Transglobal, propriété de EMI. L’entente se limitait au territoire américain et prévoyait une durée de cinq ans. Toujours est-il que moins de six mois plus tard et après avoir mis en marché quelques 45 tours de Frank Ifield et des Beatles, Vee-Jay est en difficulté financière et omet de faire parvenir un chèque d’environ $859 à EMI en guise de redevances pour disques vendus (surtout ceux de Frank Ifield!). À partir de ce moment, EMI/Transglobal considère l’entente nulle et fait parvenir un télégramme à Vee-Jay dans ce sens.

Lorsque la Beatlemania déferle en Amérique du Nord au début de 1964, Vee-Jay fouille ses filières et découvre seize bandes maîtresses des Beatles qu’elle décide d’exploiter commercialement. Pour sûr, le geste est illégal, mais tant et aussi longtemps que le litige traînera devant les tribunaux, Vee-Jay calcule qu’elle pourra bénéficier à court terme de revenus monétaires indispensables. Pour le reste, advienne que pourra. S’ensuit de part et d’autre une succession de poursuites et d’injonctions qui s’éternisent jusqu’au moment où EMI/ Transglobal et Vee-Jay en arrivent à un compromis hors cour au printemps 64: EMI/Transglobal permet à Vee-Jay d’exploiter les seize premières bandes maîtresses des Beatles jusqu’au 15 octobre 1964 après quoi, Vee-Jay devra retirer tous ses produits Beatles du marché et laisser libre cours à EMI/Transglobal et leurs partenaires. Force est d’avouer que la stratégie discutable de Vee-Jay leur a bien servi puisque les analystes calculent que la maison de disques a encaissé deux millions de dollars suite à cette initiative.

  • Article publié en février 2024
  • Rédaction: M. Gilles Valiquette
  • Révision: M. Richard Baillargeon et M. Alain Lacasse
  • Infographie: M. Lionel Rochette
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