Super Quiz Magical Mystery Tour
INTRODUCTION AU QUIZ
Magical Mystery Tour
À la fin de 1965, Brian Epstein avait envisagé de faire jouer son groupe dans un long métrage intitulé A Talent for Loving qui s’inspirait du roman de Richard Condon pour lequel il avait acheté le droit d’auteur. Le projet est tombé à l’eau et ce n’est qu’en avril 1967 que l’idée d’un nouveau film a refait surface. Elle venait de Paul. De cette idée naîtra le 9e album des Beatles.
Le 3 avril, deux jours après la fin de l’enregistrement de Sgt. Pepper, Paul est allé rejoindre Jane Asher aux États-Unis. Lorsqu’il est arrivé à Denver avec sa caméra Super 8, il a eu l’idée de faire un téléfilm d’une heure dans lequel ils monteraient tous dans un bus, tourneraient des trucs, verraient ce qui se passe. Ce serait mystérieux dans la mesure où personne ne saurait où ils iraient. Et magique, en ce sens qu’ils pouvaient faire ce qu’ils voulaient. La notion de Mystery Tour remonte à leur enfance; dans les années cinquante, peu de familles ouvrières avaient une voiture, les compagnies de bus et de train organisaient donc des excursions vers des destinations populaires, gardant parfois la destination secrète pour ajouter à l’excitation. L’autre élément dans l’esprit de Paul, qui a déclenché l’idée, était d’avoir entendu parler d’un groupe de hippies de la côte ouest, dirigé par l’auteur américain Ken Kesey (Vol au-dessus d’un nid de coucou – 1962), qui avait fait une tournée dans un autocar peint psychédéliquement.
À son retour à Londres, Paul a discuté du projet avec Brian Epstein, qui l’a trouvé brillant. Six autres mois se sont écoulés avant que Paul ne commence à l’étoffer, période durant laquelle Brian Epstein décéderait (27 août). Le 1er septembre, les membres du groupe se sont réunis chez Paul pour décider de leur avenir. Ils ont convenu de poursuivre le projet Magical Mystery Tour et sont allés au studio pour finaliser les chansons. Parmi les six chansons, John a contribué à l’extraordinaire I Am the Walrus, Paul à l’irrésistible Fool on the Hill et George à la feutrée Blue Jay Way. Et pour la première fois, une pièce instrumentale écrite par les quatre Beatles, intitulée Flying, fut enregistrée.
Sans manager pour les calmer ou leur apporter du support, ils se sont lancés dans l’aventure avec peu de planning, pas de vrai scénario, emmenant des acteurs qu’ils admiraient (il n’y a pas eu d’auditions; ils les ont simplement invités à venir). Paul, dans sa naïveté, pensait qu’ils pourraient simplement se présenter aux studios Shepperton pour tourner les grandes scènes – ne réalisant pas que de tels endroits doivent être réservés des mois, voire des années à l’avance. En fin de compte, ils ont dû produire les scènes sur un ancien terrain d’aviation dans le Kent. En ce qui concerne le montage, Paul avait théoriquement prévu deux semaines – mais dans la réalité, il en aura fallu onze pour éditer dix heures de film et le réduire à un format de soixante minutes …
À l’époque, en regardant Paul réaliser le film – ce qu’il a fait essentiellement – puis le monter, nous devons tout de même avouer qu’il était étonnant que ce jeune homme, sans formation en technique cinématographique, s’en soit occupé tout seul, à sa façon. Ils avaient fait la même chose avec la musique : composer des chansons sans être capable de lire ou d’écrire une note de musique et faire des disques avant d’avoir une expérience en studio. C’était leur philosophie : vous pouviez faire ces choses si vous le vouliez vraiment. Il n’était pas nécessaire de suivre les règles ou d’être patronné. Un concept très moderne. Bien sûr, le fait qu’ils étaient des multimillionnaires ayant déjà fait leur marque dans le monde de la musique a beaucoup aidé à ce moment.
Les critiques à l’époque ont trouvé Magical Mystery Tour ni magique ni mystérieux et le film a été rondement considéré comme un gâchis bizarre et sans script (que la BBC l’ait diffusé en noir et blanc par erreur n’a assurément pas aidé). Mais regarder Magical Mystery Tour aujourd’hui montre qu’il a bien vieilli, ce qui témoigne du charme absolu des Beatles, car même au milieu de toute l’inexpérience, la risibilité et l’ineptie pure, une grande partie de leur esprit anarchique et de leur sens du plaisir parvient toujours à se manifester.
Il est vrai qu’ils auraient dû peaufiner le scénario, planifier toutes les scènes à l’avance, mais l’idée était de rendre le film spontané et de créer un amusement familial pendant la saison festive. En tant que fan des Beatles, d’hier et d’aujourd’hui, je l’ai tout de même apprécié. C’était un court métrage modeste, réalisé avec un budget limité. Je n’ai pas compris pourquoi les critiques furent si barbares. Il y a fort à parier que l’une des raisons de cette critique était que, après cinq ans de Beatlemania, adulés mondialement et salués comme les personnes les plus connues sur la planète, certains loups dans les médias cherchaient une chance de les faire tomber d’une coche ou deux, surtout qu’ils semblaient cautionner la drogue. Le film a été vendu à la BBC pour 10 000 £ et diffusé le jour du Boxing Day, bien ‘serré’ entre un spectacle de Petula Clark et un film de Norman Wisdom.
Le film a été bombardé les deux fois où il est apparu (en noir et blanc et en couleurs) à la télévision britannique. Une fois les critiques publiées, ABC annula son projet de le montrer pendant le week-end de Pâques 1968. Cependant, il est devenu un succès modeste dans les années 1970 sur les circuits américains de minuit et de cinéma universitaire. Le film a depuis été diffusé sporadiquement sur des chaînes de télévision américaines indépendantes et publiques. La chaîne Disney l’a diffusé dans les années 1990 mais avec la scène du strip-club éditée. De plus, le film fut présenté pour la première fois au cinéma le 27 septembre 2012.
Le film aura néanmoins engrangé 2 millions de dollars aux États-Unis tandis que l’album aura rapporté 8 millions dans les dix jours ayant suivi le début des ventes de l’autre côté de l’Atlantique. Le temps aura été bon pour Magical Mystery Tour et 53 ans plus tard, le film a vieilli en une relique fascinante bien en avance sur son temps.
L’album Magical Mystery Tour, leur dernier en format mono au Canada, est sorti sur un double EP de six chansons au Royaume-Uni le 8 décembre 1967. Aux États-Unis, le double EP a été étendu à un LP de onze chansons en incluant cinq chansons précédemment sorties en singles. Il était accompagné par un livret de vingt-huit pages avec des photos du film, les paroles de cinq des chansons originales (la sixième est une pièce instrumentale) et un synopsis de l’intrigue, écrite et dessinée comme une bande dessinée pour enfants. C’était une petite production soignée. Lorsque le catalogue entier du groupe a été réédité en 1987, la version LP fut publiée sur CD dans les deux pays.
CURIOSITÉS
Ils ont utilisé les mêmes instruments que dans Sgt. Pepper. La seule différence était qu’ils avaient fait peindre leurs guitares dans des couleurs psychédéliques : il s’agissait de la J-160 E et de la Casino Epiphone de John, de la 4001S de Paul et de la Fender Stratocaster de George, sur laquelle il a joué dans All You Need Is Love.
Sur la pochette originale du double EP de 6 plages et copié sur le CD, il y a le crédit suivant : Produit par Big George Martin !
Une réédition du film est parue le 8 octobre 2012 partout dans le monde et le lendemain en Amérique du Nord. Le DVD et le disque Blu-Ray contiennent en supplément des scènes coupées et des montages vidéo inédits de certaines des chansons, des interviews de Paul et de Ringo et bien d’autres surprises.
Magical Mystery Tour a malheureusement longtemps été un film avec une mauvaise réputation et que peu de fans ont vu pour cette raison. Le film est en fait très amusant et quiconque se dit fan des Beatles est fortement invité à se procurer le nouveau Blu-Ray pour (re)découvrir cette petite perle.
On aura deviné que le film Magical Mystery Tour sera devenu l’objet de quelques parodies, dont notamment :
- Beatallica a parodié l’album (avec la chanson titre et The Fool on the Hill) sur leur album de 2009, Masterful Mystery Tour. All You Need is Love a été parodié plus tôt sous le titre All You Need is Blood (qui aura été traduit en 12 langues différentes).
- Les Rutles ont parodié l’album et le film dans le téléfilm de 1978, All You Need is Cash, en tant que Tragical History Tour.
- Les Simpsons auront usurpé le nom de l’album et du film avec l’épisode de la saison 15 intitulé Margical History Tour.
- Pour sa part, My Little Pony: Friendship is Magic aura parodié le nom de l’album et du film avec la finale de la saison 3 intitulée Magical Mystery Cure.
Le quiz
Voici le moment de mettre vos connaissances au défi!
Le quiz comporte 15 questions sur les chansons de l’album et sur les incontournables grands singles qui l’auront précédé et lui auront succédé
2 points par bonne réponse. Amusez-vous!
ROLL UP FOR THE MYSTERY TOUR, THEY’VE GOT EVERYTHING YOU NEED, SATISFACTION GUARANTEED!
- Quiz publié en octobre 2020
- Rédaction : Jocelyne Girard
- Révision : Richard Baillargeron
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Bonjour à tous!,
Magical Mystery Tour n’est pas vraiment un court métrage. Il dure plus de 30 minutes. Il se situe davantage dans le format moyen métrage. Excellent quiz, bravo!
J’ai vu le film en couleur la première fois à l’Université de Montréal, je crois en Janvier 1968.
Très bon quiz questions pertinentes